Archives de l’auteur : EricB

À propos EricB

Spécialiste des communications stratégiques

Nouveaux débuts

(Texte d’abord publié le 8 juillet 2014, sur le site de PROXIBA | relations publiques)

À peine quelques heures après la mise à l’eau de PROXIBA, un message d’une amie de Toronto m’est parvenu presqu’instantanément. « What made you do it? » J’ai trouvé sa question pertinente et décidé de prendre le temps d’y répondre en détail.

Il n’y a pas eu de moment charnière en tant que tel, ou d’instant décisif, comme dirait mon idole Henri Cartier-Bresson. C’est une idée qui sommeillait en moi depuis longtemps. Un incroyable désir de construire et de façonner un peu à ma manière la société et l’économie. Continuer de dire des choses, mais faire et bâtir, en même temps. Bref, être un entrepreneur en communication et prendre le contrôle de ma destinée. L’idée m’a toujours séduit, mais jusqu’ici, je trouvais le saut vertigineux. J’ai encore le vertige ce matin, croyez-moi, mais j’ai réalisé qu’à presque 47 ans, on a de l’expérience à revendre et plein de références et de repères.

Je constate aussi que je suis extrêmement bien entouré. Des proches, et des collègues que j’admire, ont été là, tout près de moi, au cours des dernières semaines. PROXIBA doit beaucoup à ces « conseillers bénévoles » qui m’ont permis de mieux définir mon projet d’entreprise. En mettant le site Web de PROXIBA en ligne, hier soir, j’ai pensé à eux avec beaucoup d’affection.

Bref, il n’y a pas eu d’instant décisif. Plutôt une série de réflexions et d’observations qui sont toutes venues à maturité en même temps. Des pensées certainement inspirées en partie par l’exemple d’amis qui ont eux aussi fondé leur entreprise récemment. D’ailleurs, merci à Martine, Nicolas, Christian et Sigisbert, de m’avoir prouvé qu’on peut se réinventer à notre âge.

Je suis emballé et fébrile par le début de cette nouvelle aventure. Pour connaître la suite de l’histoire, restez à l’écoute, notamment sur les diverses plateformes numériques de PROXIBA.

Et pour tout savoir au sujet d’Henri Cartier-Bresson, cliquez ici…

Les gestes démodés

Dans le monde des relations publiques, notre travail est de plus en plus porté sur les communications numériques. Même la lecture des journaux se fait maintenant à l’ordinateur ou sur une tablette. Les textes, et les idées qu’ils contiennent, se dissipent aussitôt lus… et partagés sur Facebook.

Heureusement qu’à d’autres moments, des gestes personnels et quelque peu démodés nous ramènent dans l’organique et le durable. Des gestes qui nous rappellent que les écrits devraient normalement rester et non pas se dissoudre dans le cyberespace.

Mia, notre graphiste, a récemment fait livrer une boîte de documents en prévision d’une conférence que nous donnions le lendemain chez un client. En ouvrant la boîte, j’ai découvert sur le dessus une petite note écrite à la main : « Bonne présentation! » Cette petite attention, toute simple, m’a beaucoup impressionné et m’a fait penser à ce que Seth Godin avait appelé, en septembre 2012,  « The simple power of one a day ». Dans ce billet, il dresse une liste de gestes semblables qui font de nous de meilleurs communicateurs.

CartePostaleOn reçoit tellement de messages numériques sur Facebook, par Twitter ou par courriel, qu’une carte avec un mot écrit à la main devient une espèce de trésor dont on ne veut plus se départir. N’est-il pas vrai qu’il n’y a rien de plus magique qu’une carte postale (même la plus criarde d’entre elles), qui met certes des semaines à nous parvenir, mais qui reste ensuite aimantée sur notre frigo pendant des mois?

En 2012, l’histoire d’une bouteille lancée à la mer en Gaspésie par deux adolescentes et qui traverse l’océan pour aboutir sur une plage en Irlande, huit ans plus tard, nous a émus et a fait le tour du monde.

Quand je suis venu signer mon dernier contrat d’embauche, j’ai été séduit par un geste du même ordre. Je patientais dans la salle de conférence et j’entendais au loin la directrice-générale demander à la ronde : «Qui a vu mon beau stylo»? Sortir son plus beau stylo pour la signature d’un contrat, c’est souligner l’importance du moment. Qui n’aime pas se sentir spécial?

Bien peu d’entre nous s’adonnent encore aux beaux stylos et aux cartes soigneusement calligraphiées. Or, à l’ère du web 2.0, ces gestes démodés ont plus de saveur et d’impact que jamais. La rareté créé la valeur.

© Eric Barbeau / BARBEAU-IMAGES

Crépuscule d’automne

J’ai immortalisé ce moment d’intimité il y a exactement 20 ans, au cours d’une promenade d’automne sur la plage de Kitsilano. Je ne les connaissais pas; je ne leur ai jamais parlé. Je me souviens d’avoir été touché par la scène: deux tourtereaux âgés admirant le coucher de soleil, en retrait de l’agitation du centre-ville, loin derrière.

Quand j’ai fait cette image en octobre 1993, j’imaginais un très vieux couple. Je les sentais unis par les souvenirs d’une longue vie à deux, émus par les chaudes lumières de l’automne, moments bouleversants marquant la fin du jour, la fin de l’été, voire la fin de leur vie.

Bien des crépuscules ont eu lieu depuis cette image, que j’ai retrouvée il y a quelques semaines à peine. Je voulais offrir cette photo en cadeau, pour symboliser l’amour qui dure. Signe des temps: je n’ai pas eu le temps d’en faire un tirage que le présent symbolique était déjà devenu désuet et non pertinent. Le fichier traîne sur le desktop de mon ordinateur depuis.

En réfléchissant à la volatilité amoureuse qui caractérise notre époque, je me suis surpris à penser qu’au fond, mes perceptions -vos perceptions?- peuvent être déformées par les normes et les clichés. Les tourtereaux de Kits Beach venaient peut-être à peine de se rencontrer quand je les ai photographiés. Et si c’était l’émotion d’un nouveau début qui les captivait tant quand la lentille de mon vieux Yashica a croisé leurs silhouettes voûtées? Et si la grande force de cette image ne résidait pas tant dans une incarnation de la résilience amoureuse, mais plutôt parce qu’elle représente l’espoir des commencements, même quand on est vieux? Et si…?

Et si, parfois, les crépuscules étaient des aubes?

L’intégrité dans un état de droit

À l’ére de la « twittosphère » et des campagnes électorales 2.0, les raccourcis abondent.

L’intégrité est le thème favori des partis d’opposition. Mais pourtant, les moyens qu’ils préconisent pour en favoriser la protection sont plutôt absents de leurs plateformes. Que comptent-ils faire pour protéger et renforcer notre système judiciaire? Quel engagement financier? Le bâtonnier du Québec, Nicolas Plourde, dont le rôle, rappelons-le, est de veiller à la protection du public en matière de Justice, réclame en vain de tels engagements depuis des semaines.

La question n’est pas banale; elle est au cœur même de notre vie démocratique, mais représente à peine 1% des dépenses actuelles de l’état, selon le Barreau.

Il y a de quoi s’inquiéter, car à la lumière de l’actualité électorale, on a en effet de plus en plus l’impression que les fondements de l’état de droit sont mis à mal au Québec. Je parle ici d’un état complètement laïc, fondé sur le principe de l’égalité citoyenne et d’un partage équilibré des pouvoirs entre l’exécutif (gouvernement), le législatif (les 125 députés de l’Assemblée nationale) et le  judiciaire (policiers, procureurs de la Couronne, Tribunaux).

Dans cet état de droit laïc, les débats parlementaires, les décisions collectives, la bonne marche de l’état et le cours de la justice doivent faire fi des croyances, des impressions et des ragots. C’est un système factuel, basé sur des règles et des lois, telles que votées par les députés que nous élirons dans moins de trois semaines. Or, à quoi les candidats se sont-ils engagés jusqu’ici pour améliorer l’accès à la justice ou pour donner de réels moyens à la lutte à la corruption? Bien  peu de choses. Me Nicolas Plourde les pourchasse littéralement sur Twitter pour qu’ils se mouillent davantage.

Car il faut aller au fonds des choses. N’évoquer l’intégrité que par le biais d’insinuations contribue à un climat de méfiance extrême dans l’opinion publique face à TOUT ce qui relève du judiciaire. Défendre l’intégrité devrait pourtant signifier qu’on s’emploie à préserver l’équilibre des moyens financiers entre les différents pouvoirs, ça devrait signifier qu’on s’assure que tout citoyen peut raisonnablement avoir accès à un avocat. Défendre l’intégrité devrait vouloir dire qu’on s’assure que toute personne soupçonnée d’avoir enfreint les lois du Québec (ou le Code criminel, qui relève d’Ottawa) soit éventuellement jugée selon les règles de preuve et non pas qu’elle soit lynchée médiatiquement. C’est même le rôle des futurs élus de promouvoir ces principes et d’éduquer les électeurs par rapport à cet extraordinaire rempart qu’est la justice, au sens large,  face aux possibles dérives de pouvoirs qui deviendraient arbitraires… ou paresseux. Bref, parler d’intégrité ne veut pas dire qu’on se livre au jeu des insinuations, des amalgames douteux et des raccourcis de toutes sortes. C’est véritablement donner les moyens au système de faire son travail pour tous.

J’insiste sur la responsabilité des élus à cet égard. Leur rôle pédagogique est crucial, car les électeurs deviennent cyniques non seulement face à la politique, mais face à la justice tout aussi également. Cette année, on n’a cessé de questionner de grands criminalistes dans les talk-shows sur leurs motivations à représenter tels ou tels criminels, dans un contexte d’opprobre populaire. Incroyable de voir des représentants des médias remettre en question leur choix de carrière! J’affirme ceci : je monterais au créneau demain matin si on empêchait qui que ce soit, même le pire criminel, d’avoir accès à un avocat de la défense. Oui, je me battrais pour qu’il soit entendu en Cour et pour que ses accusateurs aient à présenter une preuve solide. Tous ceux qui aspirent à siéger à l’Assemblée nationale du Québec devraient pouvoir en faire autant.

J’entends déjà des détracteurs dire que si l’un des miens avaient été assassiné, je penserais autrement. J’en vois d’autres m’accuser d’être un gauchiste fini. Il n’en est rien. Je suis totalement en faveur de la loi et l’ordre. Mais pas dans le sens expéditif. Pas pour qu’on prenne des raccourcis. Pas pour qu’on juge plus vite, parce qu’on a escamoté les règles de l’état de droit. Je suis en faveur de la Loi et l’ordre en donnant plus de moyens à tous les rouages du système judiciaire : procureurs, enquêteurs, justiciables, tribunaux, accusés. Je veux un système judiciaire fort, solide et en moyens, car c’est ma garantie, comme citoyen, que si je suis un jour accusé à tort, j’aurai droit à un procès juste et équitable. Pour moi, c’est le ciment qui assure la paix sociale et c’est aussi important que la santé ou l’éducation.

Mais encore? Il faut maintenir l’équilibre (certains membres présumés du crime organisé ont des moyens disproportionnés par rapport à ceux des substituts du procureur-général et de grandes sociétés ont l’argent pour s’engager dans des mesures quasi dilatoires pour décourager les poursuites), en s’assurant de favoriser l’accès à la justice pour les citoyens ordinaires, en s’assurant de bien financer le travail des procureurs de la Couronne, en s’assurant que les Tribunaux ont le personnel pour entendre les causes rapidement, s’assurer aussi, car c’est le tout premier rouage du système judiciaire, que les forces policières disposent des ressources pour mener à bien leurs enquêtes.

On semble l’avoir oublié au Québec au cours des derniers mois : dans l’état de droit, le rôle de l’enquête est sacré. Qu’il s’agisse de drames familiaux ou de corruption, c’est là que la preuve est amassée. Dans l’état de droit, on ne procède pas par associations, par stéréotypes, par impressions ou par amalgames douteux. La preuve doit correspondre à des critères précis et être récoltée par des moyens légaux. Parfois c’est long. Parfois, il manque de temps ou de policiers. Souvent la pression publique est énorme. Parfois, les policiers sont renvoyés faire leurs devoirs parce que la Couronne estime qu’on ne lui fournit pas suffisamment de preuves pour aller à procès, selon les lois, la jurisprudence et les règles de procédure en vigueur.

Car oui, pour que le système continue de fonctionner, il faut faire un effort. Un effort moral. Un effort intellectuel. Mais surtout, un effort financier. Il faut un engagement immuable contre le cynisme et les raccourcis. Tous les candidats doivent s’engager dans cette défense du système judiciaire, parce que présentement, les citoyens (et certains députés) ont tant perdu confiance qu’ils souhaite que les journalistes fassent  le travail à la place des autorités. Pourquoi pas? Ne dit-on pas que les médias sont considérés comme  le quatrième pouvoir? D’accord pour ce qui est de soulever des questions. Oui, pour talonner les élus. Mais faire enquête à la place de la police, sans avoir à respecter les règles de preuve qui fondent notre système judiciaire? Absolument pas!

C’est pourtant ce qui risque d’arriver de plus en plus si on ne soutient pas davantage le monde judiciaire. Un système sous-financé et mal encadré cède aux raccourcis médiatiques, au cynisme et au désabusement. Quand des policiers laissent couler des informations sur des filatures avortées, c’est un signe que notre démocratie est réellement en péril. Or, si les policiers désespèrent de pouvoir porter des accusations, peut-être manquent-ils de ressources? Peut-être que les lois en vigueur donnent trop d’avantages aux criminels présumés? Attardons-nous plutôt à cela. Mais de grâce, ne créons pas un système de justice parallèle, dans lequel une fois à bout de moyens ou de preuve, les policiers coulent des infos aux médias pour qu’ils finissent la job!

Il n’y a pas de raccourci possible : préserver l’intégrité, c’est s’engager à investir dans la justice. À tous les niveaux.

Mes oncles et leurs voitures

Choisir un téléphone portable de nos jours, c’est l’équivalent de faire un “fashion statement”. C’est dire: “J’ai choisi de porter telle ou telle étiquette”. Les faits technologiques ou commerciaux sont totalement occultés de ces réflexions, qui ne dépassent presque jamais le stade de la croyance. Être cool pour les uns signifie avoir un téléphone de tel ou tel système d’opération. Point à la ligne.

C’est comme si les téléphones portables étaient devenus les voitures d’autrefois.

Quand j’étais gamin dans les années 70, mes oncles se réunissaient chez mes grands-parents le weekend et débattaient inlassablement des vertus de leur voiture. Mon père, irréductible conducteur de Ford, ne comprenait pas que son beau-frère ose se montrer au volant d’une Renault française ou que mon oncle Maurice ne jure que par les criardes Chrysler.

Mon père croyait que Ford offrirait à jamais le meilleur produit puisqu’ils avaient littéralement inventé la production de masse d’automobiles. Ces longs débats (teintés d’une extrême mauvaise foi) se sont poursuivis durant des années. Ils relevaient davantage de la croyance que de la raison.

Trente-cinq ans plus tard, les p’tits monsieurs de mon âge parlent davantage de mobiles que d’automobiles, mais dans leurs débats sévit une guerre de conviction semblable.

Il y a les admirateurs de Google, les inconditionnels d’Apple et de Steve Jobs, les accros dépressifs au BlackBerry, les jovialistes du Windows Mobile. Une guerre de clochers qui se comprend à l’échelle des consommateurs, mais qui est plus difficile à expliquer quand elle se poursuit du côté des entreprises.

Revenons à mon parallèle: quand mon père allait voir des clients au volant de son véhicule de fonction, son avis sur la supériorité des Ford n’avait aucun impact. Il conduisait une GM comme tous ses collègues.

Or aujourd’hui dans le cadre de mes fonctions, j’entends de plus en plus de gestionnaires d’entreprises déclarer des choses surprenantes quand vient le temps de mobiliser leurs processus d’affaires. “C’est Apple qui a la cote” ou “BlackBerry n’est plus dans le coup” ou encore “Google a vraiment la meilleure technologie”.

Plus souvent qu’autrement, on est dans la croyance là aussi! Le choix du type d’appareil mobile devrait pourtant être la toute dernière de leurs considérations! Mais ils se butent aux apparences. Or croyez-moi, démarrer un projet de mobilisation de processus d’affaires de cette façon, c’est vraiment regarder les choses du mauvais côté de la lorgnette.

Quand un dirigeant veut brancher ses employés mobiles en temps-réel sur les sytèmes TI de l’entreprise, il devrait voir le téléphone portable comme un outil qu’il fournit aux troupes. Comme un tournevis ou un camion. Pas comme un bijou. Comme la Ford que mon père conduisait un peu à contrecoeur.

D’où vient cette idée aujourd’hui, qui veut que les employés aient un droit immuable d’afficher leur “cool” au travail? Ne devrait-on pas se concentrer sur la façon d’accomplir des tâches mobiles de la manière la plus productive et la plus économique possible?

Encore mon analogie “auto-mobile”. Oui être cool pourrait vouloir dire conduire une Ford Mustang pour certains. Mais être productif, serait aussi de pouvoir transporter une grande quantité de boîtes à livrer à des clients. Cool, pas cool, il y a des choses que les Mustang ne peuvent pas faire…

Note: ce qui serait complètement absurde à mes yeux, serait d’essayer de livrer des meubles avec une Ford Mustang ou encore de sortir avec sa nouvelle conquête sur le boulevard St-Laurent avec un camion de 12 pieds.

Dans le mobile, certaines plateformes ont des caractéristiques bien particulières pour le travail. Sécurité, gestion de flotte, compression des données, diagnostics et interventions à distance, Near Field Communication (NFC). Je ne dis pas qu’une seule plateforme pourra à jamais offrir ce genre de fonctionnalités. Après tout, qui aurait pu prédire en 1975 que le marché automobile nord-américain serait investi, moins de quarante ans plus tard, par une bonne douzaine de compagnies étangères? Voilà bien la preuve qu’on ne connaît pas l’avenir. Surtout que dans l’industrie des télécoms, les cycles ne se comptent pas en terme d’années mais bien en terme de mois.

Mais une chose est sure: les dirigeants d’entreprises devraient canaliser toute leur attention sur des capacités et des fonctions… pour entreprises! Certainement pas sur la mode du moment ou la valeur des actions d’un fabricant donné.

Un projet de mobilisation des processus d’affaires doit être bien conçu dès le depart. C’est un moyen et non pas une fin en soi. Normalement à la fin de l’analyse, le choix de l’appareil mobile s’impose de lui-même. Car la valeur ajoutée de l’initiative doit pouvoir se mesurer facilement. Peut-être pas cool, mais certainement rentable!

Nous savons tous que la guerre entre les fabricants (et la guerre des mots sur le web et dans les blogs) n’est pas sur le point de s’arrêter. Ni dans le mobile, ni dans l’automobile. À ce jour, et malgré de nombreux soubresauts, les trois grands fabricants automobiles de Détroit sont toujours bien en vie. Les Allemands, les Japonais et les Coréens ont aussi leurs créneaux et leurs clients irréductibles.

Mon père, lui, est resté fidèle à Ford durant toutes ces années. Il s’inquiète bien sûr du fait que notre boîte commercialise des intégrations mobiles sur plateforme BlackBerry. Les nouvelles en provenance de Wall Street et dans les médias au sujet de RIM l’inquiètent au plus haut point. Mais j’ai l’habitude, je n’essaie même plus de le rassurer. Je sais que ça relève de la croyance et du spin médatique.

Alors quand je veux lui faire plaisir, je lui rappelle qu’au moins, je conduis une Ford moi aussi… croyance familiale oblige.

Publicité artisanale vélos - Montréal

C’est votre vélo?

Publicité artisanale vélos - MontréalJe suis tombé sur cette publicité artisanale récemment, en sortant d’une conférence au centre-ville de Montréal.

J’y ai vu un bel exemple de marketing fondé sur l’exemple. Les passants pouvaient facilement s’identifier à cette vieille bicyclette. Le message était direct et personnel.

Publicité artisanale - MontréalUne intention claire, annoncée de façon amusante, inventive et attirante (bien que le graphisme soit pour le moins modeste). L’idée de ré-utiliser ou de donner « une nouvelle vie » à la bécane a beaucoup de valeur. 

Je me suis dit que cette forme de marketing «fondée-sur-l’exemple» pourrait être transposée à mon propre champ d’activité (et à bien d’autres). Après tout, je visite des dizaines d’entreprises chaque mois. Il m’arrive souvent de tomber sur des progiciels de gestion intégrés (ERP) ou des processus d’affaires qui font penser au vieux vélo déglingué sur la photo.

 J’ai donc créé ma publicité personnelle «fondée-sur-l’exemple», destinée en priorité aux entreprises dont l’essentiel des revenus provient d’opérations terrain.

Prière de désormais m’appeler le « Friendly Mobile Integration Enthusiast ».

PS: pour les vieux vélos déglingués, il y a aussi le Friendly Bike Mecanic au 514-576-2082

Is this your bike?

I came across this home-made advertisement downtown Montreal recently.

Publicité artisanale vélos - MontréalI saw there a great example of object-based marketing. Passerbys could easily relate to this old bicycle. The message was personal and clear. A purpose stated in a funny manner that is creatively drawing attention (altough graphic design is simple to say the least). The concept of re-use or « giving it a new life » is also catchy.

Publicité artisanale - MontréalI tought this form of marketing « based-on-example » could be applied to many other fields. After all I do visit tens of organizations every month and come across ERP systems and business processes resembling in many ways the old bike on the picture.

Trois arguments en faveur du chaos

À la radio, tout le monde se plaint de la prolifération des chantiers de construction.

Construction de routes. Construction d’édifices, construction d’espaces publics au centre-ville. Certes, la période de transition bouscule le quotidien de citoyens ulcérés qui se défoulent dans les tribunes téléphoniques. Les gens se plaignent parce qu’ils ne conçoivent pas encore les bénéfices qu’amène tout ce chaos. Pourtant…

  • la construction (malgré le chaos passager qu’elle suppose) profite à tout le monde.
  • l’économie des États-Unis souffre énormément du fait qu’elle ne construit pas assez depuis 2008. Cela devrait en porter plus d’un à la réflexion… et  à la patience.
  • le gestionnaire responsable n’a pas peur du chaos. Le chaos symbolise l’amélioration et le progrès.

Il faut continuellement améliorer et modifier nos systèmes pour réussir. Même au bureau. Même à la maison.

Or on ne peut pas se plaindre de la désuétude des infrastructures d’une ville ou des systèmes d’une compagnie ou même de la véranda familiale, sans accepter les inconvénients temporaires qu’entraîne le passage vers le “mieux”.

Décideurs, soyez braves!

Au lieu de vous excuser continuellement du dérangement, rayonnez plutôt de gratitude pour l’opportunité qui vous est donnée d’améliorer le sort de vos semblables. En fait, la meilleure façon de leur adoucir le choc, c’est de diffuser toute l’information possible et imaginable sur les avantages du projet une fois complété.

Usagers, restez positifs et proactifs dans l’attente.

Renseignez-vous. Imaginez la beauté de la future place publique au centre-ville. Pensez au nouvel outil technologique qui rendra sous peu votre travail plus simple. Visualisez ces soirées d’été en bonne compagnie sur votre nouvelle galerie…

Aucun doute que l’amélioration demande un effort à tous.  Mais à la fin, le chaos est positif.

Le chaos mène au progrès. Le chaos mène au “mieux”.

Being there

It’s all about being there. Over there. Away from our desk. Where the action is. Where people – colleagues & clients- take critical action about their business (and ultimately about our revenue) every day.

Seriously, how many managers and procurement specialists out there make crucial buying decisions without even talking to end-users, never mind spending time with them to learn about their pains & challenges? How many of you?

In fact, many will pride themselves on making huge last minute price reduction from their vendors. But who cares really, in the end, if they have prevented the organisation from making even greater gains because they totally missed the boat?

On the other hand, Sales People might not be better at assessing the « here and now ». Simple question: how much of your prospects’ business have you actually observed, in situ, during your last sales cycles?

Business today should be In Situ. In Situ observation because it’s about grasping what is really going on in the field.

Don’t be afraid. Metrics can be put aside for a minute, even for a few hours. For once, just look at how humans perform their tasks or behave. Observe, engage, see for yourself. All the Business Intelligence in the world is useless without context or meaning. In other words, BI is BS if it is disconnected from the field or from people.

I think being connected in situ is the only way to make a difference in today’s world. This is the philosophy that has always guided me in the world of media (I have been a journalist for 20 years before going in sales in 2005). That sense of purpose still inspires me every day. And guess what? It works for reporters, for photographers, for business analysts, for managers… and Chief Sales Officers.

That’s why I call my blog In Situ

Pou sinkan ou Haïti prise 2

J’avais assisté à la glorieuse montée d’Aristide en 1991. Et sans le savoir quand je suis revenu en février 2004, comme photographe cette fois, j’allais maintenant témoigner de la chute du président. Treize ans après mon premier passage, le prêtre salésien était devenu millionnaire. Haïti, prise 2.

La crise avait débuté en décembre dans les universités. Violence, attaques, règlements de comptes mortels étaient monnaie courante. Des insurgés avaient formé une armée de guérilla, bien repliée dans le centre du pays.

Dans le bidonville de Cité-Soleil, les opposants d’Aristide l’accusaient de «subventionner» les Chimères, ces jeunes truands qui terrorisaient la capitale et qui avaient pris le contrôle du bidonville de Cité-Soleil, où les enfants agissaient comme de véritables soldats, revolver bien en vue, pour indiquer qui est en charge de la zone.

Tous les ingrédients étaient réunis pour que le pays n’éclate à nouveau. J’ai passé un mois et demi en Haïti en 2004 et parcouru plusieurs régions du pays. Je voyageais avec Marie-Claude Malboeuf, journaliste à La Presse. Plusieurs de mes photos ont illustré ses reportages.

À la fin de notre séjour, alors que nous étions évacués de Port-au-Prince sur un Hercule de l’armée canadienne, les rebelles avaient repris le contrôle de la capitale et festoyaient dans les hôtels de Pétionville, armés jusqu’aux dents. Jean-Bertrand Aristide avait quitté le pays deux jours plus tôt sous les pressions de la France, du Canada et des États-Unis, bien escorté par l’armée américaine jusqu’en Centrafrique.