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Nouveaux débuts

(Texte d’abord publié le 8 juillet 2014, sur le site de PROXIBA | relations publiques)

À peine quelques heures après la mise à l’eau de PROXIBA, un message d’une amie de Toronto m’est parvenu presqu’instantanément. « What made you do it? » J’ai trouvé sa question pertinente et décidé de prendre le temps d’y répondre en détail.

Il n’y a pas eu de moment charnière en tant que tel, ou d’instant décisif, comme dirait mon idole Henri Cartier-Bresson. C’est une idée qui sommeillait en moi depuis longtemps. Un incroyable désir de construire et de façonner un peu à ma manière la société et l’économie. Continuer de dire des choses, mais faire et bâtir, en même temps. Bref, être un entrepreneur en communication et prendre le contrôle de ma destinée. L’idée m’a toujours séduit, mais jusqu’ici, je trouvais le saut vertigineux. J’ai encore le vertige ce matin, croyez-moi, mais j’ai réalisé qu’à presque 47 ans, on a de l’expérience à revendre et plein de références et de repères.

Je constate aussi que je suis extrêmement bien entouré. Des proches, et des collègues que j’admire, ont été là, tout près de moi, au cours des dernières semaines. PROXIBA doit beaucoup à ces « conseillers bénévoles » qui m’ont permis de mieux définir mon projet d’entreprise. En mettant le site Web de PROXIBA en ligne, hier soir, j’ai pensé à eux avec beaucoup d’affection.

Bref, il n’y a pas eu d’instant décisif. Plutôt une série de réflexions et d’observations qui sont toutes venues à maturité en même temps. Des pensées certainement inspirées en partie par l’exemple d’amis qui ont eux aussi fondé leur entreprise récemment. D’ailleurs, merci à Martine, Nicolas, Christian et Sigisbert, de m’avoir prouvé qu’on peut se réinventer à notre âge.

Je suis emballé et fébrile par le début de cette nouvelle aventure. Pour connaître la suite de l’histoire, restez à l’écoute, notamment sur les diverses plateformes numériques de PROXIBA.

Et pour tout savoir au sujet d’Henri Cartier-Bresson, cliquez ici…

Mes oncles et leurs voitures

Choisir un téléphone portable de nos jours, c’est l’équivalent de faire un “fashion statement”. C’est dire: “J’ai choisi de porter telle ou telle étiquette”. Les faits technologiques ou commerciaux sont totalement occultés de ces réflexions, qui ne dépassent presque jamais le stade de la croyance. Être cool pour les uns signifie avoir un téléphone de tel ou tel système d’opération. Point à la ligne.

C’est comme si les téléphones portables étaient devenus les voitures d’autrefois.

Quand j’étais gamin dans les années 70, mes oncles se réunissaient chez mes grands-parents le weekend et débattaient inlassablement des vertus de leur voiture. Mon père, irréductible conducteur de Ford, ne comprenait pas que son beau-frère ose se montrer au volant d’une Renault française ou que mon oncle Maurice ne jure que par les criardes Chrysler.

Mon père croyait que Ford offrirait à jamais le meilleur produit puisqu’ils avaient littéralement inventé la production de masse d’automobiles. Ces longs débats (teintés d’une extrême mauvaise foi) se sont poursuivis durant des années. Ils relevaient davantage de la croyance que de la raison.

Trente-cinq ans plus tard, les p’tits monsieurs de mon âge parlent davantage de mobiles que d’automobiles, mais dans leurs débats sévit une guerre de conviction semblable.

Il y a les admirateurs de Google, les inconditionnels d’Apple et de Steve Jobs, les accros dépressifs au BlackBerry, les jovialistes du Windows Mobile. Une guerre de clochers qui se comprend à l’échelle des consommateurs, mais qui est plus difficile à expliquer quand elle se poursuit du côté des entreprises.

Revenons à mon parallèle: quand mon père allait voir des clients au volant de son véhicule de fonction, son avis sur la supériorité des Ford n’avait aucun impact. Il conduisait une GM comme tous ses collègues.

Or aujourd’hui dans le cadre de mes fonctions, j’entends de plus en plus de gestionnaires d’entreprises déclarer des choses surprenantes quand vient le temps de mobiliser leurs processus d’affaires. “C’est Apple qui a la cote” ou “BlackBerry n’est plus dans le coup” ou encore “Google a vraiment la meilleure technologie”.

Plus souvent qu’autrement, on est dans la croyance là aussi! Le choix du type d’appareil mobile devrait pourtant être la toute dernière de leurs considérations! Mais ils se butent aux apparences. Or croyez-moi, démarrer un projet de mobilisation de processus d’affaires de cette façon, c’est vraiment regarder les choses du mauvais côté de la lorgnette.

Quand un dirigeant veut brancher ses employés mobiles en temps-réel sur les sytèmes TI de l’entreprise, il devrait voir le téléphone portable comme un outil qu’il fournit aux troupes. Comme un tournevis ou un camion. Pas comme un bijou. Comme la Ford que mon père conduisait un peu à contrecoeur.

D’où vient cette idée aujourd’hui, qui veut que les employés aient un droit immuable d’afficher leur “cool” au travail? Ne devrait-on pas se concentrer sur la façon d’accomplir des tâches mobiles de la manière la plus productive et la plus économique possible?

Encore mon analogie “auto-mobile”. Oui être cool pourrait vouloir dire conduire une Ford Mustang pour certains. Mais être productif, serait aussi de pouvoir transporter une grande quantité de boîtes à livrer à des clients. Cool, pas cool, il y a des choses que les Mustang ne peuvent pas faire…

Note: ce qui serait complètement absurde à mes yeux, serait d’essayer de livrer des meubles avec une Ford Mustang ou encore de sortir avec sa nouvelle conquête sur le boulevard St-Laurent avec un camion de 12 pieds.

Dans le mobile, certaines plateformes ont des caractéristiques bien particulières pour le travail. Sécurité, gestion de flotte, compression des données, diagnostics et interventions à distance, Near Field Communication (NFC). Je ne dis pas qu’une seule plateforme pourra à jamais offrir ce genre de fonctionnalités. Après tout, qui aurait pu prédire en 1975 que le marché automobile nord-américain serait investi, moins de quarante ans plus tard, par une bonne douzaine de compagnies étangères? Voilà bien la preuve qu’on ne connaît pas l’avenir. Surtout que dans l’industrie des télécoms, les cycles ne se comptent pas en terme d’années mais bien en terme de mois.

Mais une chose est sure: les dirigeants d’entreprises devraient canaliser toute leur attention sur des capacités et des fonctions… pour entreprises! Certainement pas sur la mode du moment ou la valeur des actions d’un fabricant donné.

Un projet de mobilisation des processus d’affaires doit être bien conçu dès le depart. C’est un moyen et non pas une fin en soi. Normalement à la fin de l’analyse, le choix de l’appareil mobile s’impose de lui-même. Car la valeur ajoutée de l’initiative doit pouvoir se mesurer facilement. Peut-être pas cool, mais certainement rentable!

Nous savons tous que la guerre entre les fabricants (et la guerre des mots sur le web et dans les blogs) n’est pas sur le point de s’arrêter. Ni dans le mobile, ni dans l’automobile. À ce jour, et malgré de nombreux soubresauts, les trois grands fabricants automobiles de Détroit sont toujours bien en vie. Les Allemands, les Japonais et les Coréens ont aussi leurs créneaux et leurs clients irréductibles.

Mon père, lui, est resté fidèle à Ford durant toutes ces années. Il s’inquiète bien sûr du fait que notre boîte commercialise des intégrations mobiles sur plateforme BlackBerry. Les nouvelles en provenance de Wall Street et dans les médias au sujet de RIM l’inquiètent au plus haut point. Mais j’ai l’habitude, je n’essaie même plus de le rassurer. Je sais que ça relève de la croyance et du spin médatique.

Alors quand je veux lui faire plaisir, je lui rappelle qu’au moins, je conduis une Ford moi aussi… croyance familiale oblige.

Publicité artisanale vélos - Montréal

C’est votre vélo?

Publicité artisanale vélos - MontréalJe suis tombé sur cette publicité artisanale récemment, en sortant d’une conférence au centre-ville de Montréal.

J’y ai vu un bel exemple de marketing fondé sur l’exemple. Les passants pouvaient facilement s’identifier à cette vieille bicyclette. Le message était direct et personnel.

Publicité artisanale - MontréalUne intention claire, annoncée de façon amusante, inventive et attirante (bien que le graphisme soit pour le moins modeste). L’idée de ré-utiliser ou de donner « une nouvelle vie » à la bécane a beaucoup de valeur. 

Je me suis dit que cette forme de marketing «fondée-sur-l’exemple» pourrait être transposée à mon propre champ d’activité (et à bien d’autres). Après tout, je visite des dizaines d’entreprises chaque mois. Il m’arrive souvent de tomber sur des progiciels de gestion intégrés (ERP) ou des processus d’affaires qui font penser au vieux vélo déglingué sur la photo.

 J’ai donc créé ma publicité personnelle «fondée-sur-l’exemple», destinée en priorité aux entreprises dont l’essentiel des revenus provient d’opérations terrain.

Prière de désormais m’appeler le « Friendly Mobile Integration Enthusiast ».

PS: pour les vieux vélos déglingués, il y a aussi le Friendly Bike Mecanic au 514-576-2082

Is this your bike?

I came across this home-made advertisement downtown Montreal recently.

Publicité artisanale vélos - MontréalI saw there a great example of object-based marketing. Passerbys could easily relate to this old bicycle. The message was personal and clear. A purpose stated in a funny manner that is creatively drawing attention (altough graphic design is simple to say the least). The concept of re-use or « giving it a new life » is also catchy.

Publicité artisanale - MontréalI tought this form of marketing « based-on-example » could be applied to many other fields. After all I do visit tens of organizations every month and come across ERP systems and business processes resembling in many ways the old bike on the picture.

Trois arguments en faveur du chaos

À la radio, tout le monde se plaint de la prolifération des chantiers de construction.

Construction de routes. Construction d’édifices, construction d’espaces publics au centre-ville. Certes, la période de transition bouscule le quotidien de citoyens ulcérés qui se défoulent dans les tribunes téléphoniques. Les gens se plaignent parce qu’ils ne conçoivent pas encore les bénéfices qu’amène tout ce chaos. Pourtant…

  • la construction (malgré le chaos passager qu’elle suppose) profite à tout le monde.
  • l’économie des États-Unis souffre énormément du fait qu’elle ne construit pas assez depuis 2008. Cela devrait en porter plus d’un à la réflexion… et  à la patience.
  • le gestionnaire responsable n’a pas peur du chaos. Le chaos symbolise l’amélioration et le progrès.

Il faut continuellement améliorer et modifier nos systèmes pour réussir. Même au bureau. Même à la maison.

Or on ne peut pas se plaindre de la désuétude des infrastructures d’une ville ou des systèmes d’une compagnie ou même de la véranda familiale, sans accepter les inconvénients temporaires qu’entraîne le passage vers le “mieux”.

Décideurs, soyez braves!

Au lieu de vous excuser continuellement du dérangement, rayonnez plutôt de gratitude pour l’opportunité qui vous est donnée d’améliorer le sort de vos semblables. En fait, la meilleure façon de leur adoucir le choc, c’est de diffuser toute l’information possible et imaginable sur les avantages du projet une fois complété.

Usagers, restez positifs et proactifs dans l’attente.

Renseignez-vous. Imaginez la beauté de la future place publique au centre-ville. Pensez au nouvel outil technologique qui rendra sous peu votre travail plus simple. Visualisez ces soirées d’été en bonne compagnie sur votre nouvelle galerie…

Aucun doute que l’amélioration demande un effort à tous.  Mais à la fin, le chaos est positif.

Le chaos mène au progrès. Le chaos mène au “mieux”.

Being there

It’s all about being there. Over there. Away from our desk. Where the action is. Where people – colleagues & clients- take critical action about their business (and ultimately about our revenue) every day.

Seriously, how many managers and procurement specialists out there make crucial buying decisions without even talking to end-users, never mind spending time with them to learn about their pains & challenges? How many of you?

In fact, many will pride themselves on making huge last minute price reduction from their vendors. But who cares really, in the end, if they have prevented the organisation from making even greater gains because they totally missed the boat?

On the other hand, Sales People might not be better at assessing the « here and now ». Simple question: how much of your prospects’ business have you actually observed, in situ, during your last sales cycles?

Business today should be In Situ. In Situ observation because it’s about grasping what is really going on in the field.

Don’t be afraid. Metrics can be put aside for a minute, even for a few hours. For once, just look at how humans perform their tasks or behave. Observe, engage, see for yourself. All the Business Intelligence in the world is useless without context or meaning. In other words, BI is BS if it is disconnected from the field or from people.

I think being connected in situ is the only way to make a difference in today’s world. This is the philosophy that has always guided me in the world of media (I have been a journalist for 20 years before going in sales in 2005). That sense of purpose still inspires me every day. And guess what? It works for reporters, for photographers, for business analysts, for managers… and Chief Sales Officers.

That’s why I call my blog In Situ

L’affaire Pelcom

Deux articles que j’ai écrits dans l’hebdomadaire Voir ont permis d’écrire une page de l’histoire du droit des médias au Québec. Mon enquête sur les Prix du meilleur commerce dénonçait l’arnaque derrière l’organisation de ce concours bidon. Mes articles «Qui paie gagne» et «De surprise en surprise» étaient vraiment dévastateurs.

Sans le savoir, je m’attaquais à un entrepreneur pour le moins combatif. Amiram Peleg a en effet obtenu de la Cour supérieure qu’une injonction soit émise pour nous empêcher de parler de quelque façon que ce soit de sa business. Cette injonction a déclenché un véritable branle-bas-le-combat dans l’univers des médias du Québec.

Un front commun des grands médias du Québec s’est formé, piloté par Me Marc-André Blanchard. L’injonction a finalement été renversée sur le banc (c’est-à-dire sans délibération des juges), dix-neuf mois plus tard.

Ce jugement lapidaire de la Cour d’appel est encore souvent cité en jurisprudence dans des causes de liberté d’expression et du droit des médias.